ERIC BENJAMINSON IN A CRYPTIC ARTICLE, IS ASKING THE USA TO KEEP ALI BONGO IN POWER. ERIC BENJAMINSON DANS UN ARTICLE CRYPTÉ, DEMANDE AUX USA DE MAINTENIR ALI BONGO AU POUVOIR

Image from Foreign Policy




English version

To read the English version click here
Pour lire la version anglaise cliquer ici


Version française

Cet article a été publié par le magazine américain de relation internationale Foreign Policy, dans son édition du 5 Avril 2016. Ce magazine est une publication conservatrice de droite créée par le professeur de Harvard Samuel P. Huntington, en 1970, pour encourager la guerre du Viêt-Nam. C’est ce même Samuel P. Huntington qui en Septembre 1981, prononça un discours en Afrique du Sud, dans lequel il suggérait aux dirigeants de ce pays de limiter les demandes des populations sur le gouvernement et la démocratie participative élargie aux noirs, car trop de liberté était nuisible à la capacité de ces dirigeants à faire respecter la stabilité ; ce qui rendait difficile la réalisation des politiques nécessaires à la croissance économique. Samuel P. Huntington est aussi très célèbre pour s’être opposé tout au long de sa carrière de professeur à Harvard, à la présence d’un grand nombre d’étudiants d’origine non-européenne (principalement les noirs et les sud-américains) dans cette université, car il considérait que ce type d’étudiants n’était pas capable de fournir un travail intellectuel de qualité.

Nous vous traduisons dans ce billet, l’article de Foreign Policy sur Ali Bongo. Il ne vous échappera pas que cet article ait été écrit avec un téléguidage évident d’Eric Benjaminson, cet ancien ambassadeur des USA au Gabon devenu lobbyiste d’Ali Bongo, qui avait soutiré au Gabon 20 millions de dollars pour l’université de l’Oregon. Dans le prochain billet, nous allons répondre à cet article (la copie de cette réponse sera aussi envoyée au magazine Foreign Policy).



Nous vous présentons Ali Bongo Ondimba, l’homme d'Obama en Afrique

Flottes de véhicules de luxe, des caisses de Champagne ultra cher, un palais présidentiel de 500 millions de dollars, des chaussures à hauts talons spécialement conçus, et des dizaines de propriétés rien qu’à Paris: Omar Bongo Ondimba n’a pas simplement dirigé ce pays d'Afrique centrale riche en pétrole, le Gabon, avec une poigne de fer pendant plus de quatre décennies. Il l'a fait avec style.

Quand il mourut subitement suite à une insuffisance cardiaque en 2009 à l'âge de 73 ans, il laissa derrière lui une femme, deux ex-femmes (dont l’une est devenue chanteuse de pop à succès après leur divorce), plus de 50 enfants, et 1,5 million de citoyens dans une nation dont ses partisans disent qu'elle soit essentiellement à reconstruire à partir de zéro.

Omar Bongo arrive à la présidence du Gabon en 1967, sept ans après que la petite nation se soit libérée de la France. Ce ne fut pas une surprise que l'un de ses fils, Ali, ait remporté le même fauteuil trois mois après la mort de son père. Pourtant, Ali Bongo Ondimba nie toujours - en dépit d'une élection contestée de 2009– que l'historique de son père l’ait aidé à prendre le pouvoir.

«Mon père avait l'habitude de dire que je pouvais hériter de sa maison, mais pas de son fauteuil", a confié Bongo à Foreign Policy au cours d'une conversation en exclusivité le 31 Mars dernier au think tank le Conseil de l'Atlantique à Washington, ajoutant que l'héritage de son père "fut plus un fardeau qu'un avantage" au cours de sa campagne de 2009.

Un réformiste auto-proclamé, Bongo junior visitait Washington pour le Sommet annuel sur la sécurité nucléaire, la semaine dernière. Il n'y a guère une opposition viable au Gabon et Bongo est favori pour remporter un autre mandat de sept ans lors de l’élection du mois Août. Bongo le père est largement soupçonné d'avoir utilisé la richesse pétrolière du pays pour énormément s’enrichir personnellement. Mais lorsqu'on lui a demandé s'il pensait qu’il serait peut-être temps pour la famille Bongo de se retirer, L’actuel leader de cette nation d'Afrique centrale, âgé de 57 ans, a pouffé de rire.

«Je suis en train d’imposer des changements», a déclaré Bongo à plusieurs reprises. "Qui ai-je en face? Des vieux politiciens. Ce sont eux qui avaient les responsabilités au temps de mon père. J’apporte le changement. "

A tout propos, garder Bongo junior au pouvoir pourrait être dans l'intérêt de Washington.

Au cours des sept dernières années, le Gabon a tranquillement solidifié son rôle en tant qu’allié diplomatique facile des États-Unis dans une région secouée par l'instabilité. Sa relation avec l'administration Obama a été renforcée lorsque le Gabon s’est retrouvé dans un rôle rotatoire temporaire au Conseil de sécurité des Nations Unies de 2010 à 2011. Pendant cette période temps, l'administration Obama cherchait désespérément des membres du Conseil de sécurité pour soutenir une intervention en Libye afin de renverser le dictateur Mouammar al Kadhafi du pouvoir.

Le gouvernement de Bongo s’est exécuté: En Février et Mars 2011, le Gabon a voté en faveur des deux résolutions du Conseil de sécurité, une imposant des sanctions contre Kadhafi et l’autre établissant une zone d'exclusion aérienne sur la Libye. Lors d'une visite à Washington en Juin de cette année-là, Bongo fut le premier dirigeant africain à appeler publiquement Kadhafi à démissionner. Il fut également le premier leader africain, pendant l'administration Obama, à séjourner dans la Blair House, la résidence d'hôtes privée du président américain. Et en 2014, son épouse, Sylvia, et lui furent installés à la table de tête avec Obama et son épouse, Michelle, lors d'un dîner d'Etat dans le cadre du sommet des leaders Etats-Unis/Afrique à Washington.

« Il y a eu une progression lente mais constante de la relation qui est en grande partie passée inaperçue », a déclaré J. Peter Pham, directeur du Centre de l'Afrique au Conseil de l'Atlantique. "Alors que les autres pays du Conseil de sécurité étaient plus réservés, le Gabon a ouvert la voie et a aidé l'administration à obtenir le vote africain pour les résolutions d’intervenir en Libye."

Eric Benjaminson, qui a servi comme ambassadeur des Etats-Unis au Gabon de 2010 à 2013, a déclaré à Foreign Policy que l'intervention en Libye a prouvé l'importance stratégique de Libreville en Afrique. Il a dit que la capacité de Bongo à influencer d'autres dirigeants africains a été aidée, en grande partie, par des officiels du gouvernement gabonais qui avaient travaillé pour son père avant qu'ils ne travaillent pour lui.

«Ils avaient d’incroyables carnets d’adresses," dit Benjaminson." Ils pouvaient appeler n’importe quel leader africain sur leurs portables privés. Ils connaissaient Kadhafi et ils connaissaient très bien son directeur de cabinet, et nous avons essayé de travailler par le truchement des Gabonais pour obtenir de Kadhafi qu’il démissionne sans intervention militaire."

En fin de compte, cela n'a pas marché. Mais Benjaminson a dit tout au long de l'intervention, que l'administration Bongo offert à Obama une quantité remarquable d'informations sur les entretiens qu'elle avait avec d'autres dirigeants africains en coulisses, même si la Maison Blanche n'avait pas organisé ou conduit ces efforts diplomatiques. Les dirigeants Gabonais vérifiaient avec les États-Unis pour voir si leurs décisions "cadraient avec ce que les autres membres occidentaux du Conseil de sécurité faisaient, et nous le leur disions et ils modifieraient leur approche en conséquence», a déclaré Benjaminson.

Benjaminson accompagna Bongo lors de son voyage à Washington en 2011 et a dit que d’apres ses observations, "Obama en quelque sorte l’appréciait."

«Le gars est un bavard intéressant, c’est un africain amical, et ce n'est pas la terre ancestral d'Obama, donc on ne peut pas dire qu'il s’intéresse à un pays dont ses ancêtres sont originaires », a-t-il dit, en faisant référence au Kenya, le lieu de naissance du père d'Obama. «Ce fut une bonne chose ».

Au-delà de la Libye, il y avait d'autres raisons pour lesquelles les États-Unis ont trouvé facile leur soutien pour Bongo. Comme ministre de la Défense pendant l'administration de son père, Ali Bongo a réformé l'armée du Gabon en ce que tous les deux : Pham et Benjaminson, appellent un corps "professionnel" - beaucoup mieux formées et préparées que d'autres forces militaires dans la région.

Au cours de sa conversation avec Foreign Policy, Bongo a précisé que ces réformes restent une énorme source de fierté pour lui.

«J'ai développé les forces armées, en particulier d'une manière qui améliore les conditions de vie et de travail," at-il dit. «Mon bilan est là ».

Maintenant, dit-il, les défis militaires changent. Boko Haram, le groupe terroriste qui a pris naissance dans le nord du Nigeria, a lancé des campagnes violentes au Cameroun, au Tchad et au Niger. Le Gabon partage la frontière sud du Cameroun, loin de là où les terroristes mènent des attaques dans les régions du nord du pays. Pourtant, Bongo a déclaré que le gouvernement gabonais s’inquiète du fait que le groupe pourrait aller plus au sud, ou utiliser le Golfe de Guinée pour la piraterie.

En outre, le Gabon depuis des décennies a du mal à contrôler les braconniers qui tuent les éléphants pour l'ivoire illicite, ainsi que les trafiquants de drogue et les trafiquants d’humains dont les trajectoires vont vers le nord à partir du Gabon. Bongo a déclaré que son gouvernement soupçonne désormais "le contact entre les braconniers et les terroristes."

Les États-Unis ont déjà fourni une formation aux gardes forestiers et marins anti-braconnage gabonais, et Bongo a dit que le secrétaire de la Marine des Etats-Unis, Ray Mabus, effectuerait une visite au Gabon ce mois-ci pour discuter de la coopération sur la sécurité maritime. "Les terroristes aussi doivent financer leurs activités, donc ils cherchent tout type d'activité illégale – que ce soit l’ivoire, les cornes de rhinocéros, ou de la cocaïne, ou le trafic des êtres humains ou le trafic d'or, ou le trafic d'armes - quoi que ce soit", a déclaré Bongo. «Ils essaient de mettre en place un réseau transnational de criminalité, donc nous voulons juste nous assurer que nous serons en mesure de faire face à tout cela."

Le Gabon est engagé dans la préservation de la faune depuis le temps où Omar Bongo était au pouvoir, et 23 pour cent du territoire maritime du Gabon et de plus de 10 pour cent de ses terres ont été mis de côté comme parcs maritimes et nationaux à la date de 2014. Benjaminson a dit qu’Obama était "très impressionné par l’engagement d’Ali dans la conservation et la protection des espèces en voie de disparition. "

En ce qui concerne le soutien militaire des Etats-Unis, Pham a dit que : "ce dont a besoin le Gabon est la formation; ils ne demandent pas des dons".

"Ils jouent un rôle plus important dans la sécurité régionale et ils participent bien au-dessus de leur poids en ces termes," a-t-il dit.

Pourtant, il est difficile d'ignorer les aspects pas si brillants de l'administration d'Ali Bongo. Comme Benjaminson l’a dit, «son père était bien pire et bien plus corrompu que lui ; mais il est corrompu."

Ali Bongo "a dépensé beaucoup d'argent pour les cliniques, les routes, les hôpitaux et de meilleures écoles», a déclaré Benjaminson." Mais il a aussi gaspillé de l'argent en organisation la Coupe d'Afrique des Nations, en ayant des courses de bateaux de vitesse; et il s’est offert... un Boeing 777."

«Pourquoi un leader africain aurait-il besoin d'un 777 me dépasse», a dit Benjaminson. "Il aime le luxe, mais a quelques intérêts du Gabon au cœur."

D’après les statistiques disponibles les plus récentes, le revenu par habitant du Gabon est quatre fois plus élevé que celui de la plupart des pays d'Afrique sub-saharienne. Mais cela est dû en grande partie à d'énormes inégalités de revenus entre les élites du pays et les plus pauvres. Contrairement à d'autres pays africains où des manifestations pour bloquer l'extension de la durée des mandats des hommes politiques ont éclaté dans la violence, le président du Gabon peut d’après la loi se présenter à la réélection indéfiniment.

Lors de sa visite de la semaine dernière à Washington, Bongo a rencontré le secrétaire d'Etat adjoint Linda Thomas Greenfield. Le Département d'Etat a refusé plusieurs demandes de Foreign Policy pour un commentaire sur cette entrevue, et a expressément décliné de discuter si Washington était inquiet que la poussée de Bongo pour un autre mandat au pouvoir n’entraîne une instabilité au Gabon.

Mais Bongo était plus que disposé à offrir ses réflexions sur cette question. Il a dit à Foreign Policy qu'il a de quoi être fier quand il regarde en arrière et évalue l'héritage controversé de son père, mais quand à l’élection à venir, "ce n’est pas une question de famille, c’est une question de personne."

"Il y a eu Omar, maintenant c’est Ali. Ce n’est pas le Bongo. Non, vous savez c’est très important ", a-t-il dit, manquant de noter que son surnom chez lui est «Bongo Fils».

«C’est un pays démocratique et il appartient au peuple de choisir. Ok, ils aiment Ali, ils vont choisir Ali, ce n'est pas parce que son nom est Bongo. Ça n'a rien à voir."

Comments

Popular posts from this blog

GAGAN GUPTA’S MASTERFUL TRICK! LA MAGISTRALE ENTOURLOUPE DE GAGAN GUPTA !