THE PRESENTATION MADE BY ESTELLE ONDO DURING THE CITIZEN FORUM. LA PRÉSENTATION FAITE PAR ESTELLE ONDO LORS DU FORUM CITOYEN

Mme Estelle Ondo, Vice-présidente de l'Union Nationale




Monsieur le Président de l’Union Nationale,

Madame et Messieurs les vice-présidents de l’Union Nationale,

Mesdames et Messieurs les Membres du Bureau National,

Militantes, militants et sympathisants,

Distingués Invités, Mesdames et Messieurs, en vos grades et qualités.

Monsieur le Président de l’Union Nationale,

C’est avec beaucoup de plaisir, mais aussi avec honneur et responsabilité que je prends la parole, au cours de ce forum-citoyen, pour prononcer ces quelques mots introductifs à l’ouverture des travaux de la sous-commission dont le thème porte sur : la responsabilité citoyenne dans la quête de l’alternance politique.

En politique, on parle d'alternance lorsque des partis ou groupements politiques, appartenant à des courants différents se succèdent au pouvoir. En pratique, l'alternance démocratique consiste naturellement en un changement de majorité politique au terme d’une élection présidentielle ou lors des législatives. Selon une conception traditionnelle occidentale, la possibilité d'alternance politique est une condition nécessaire à la manifestation de la démocratie multipartite, bien qu'elle n'en soit pas forcément une condition suffisante.

Au Gabon, depuis 1990, année de la restauration du multipartisme et de la démocratie, le peuple a été appelé à se prononcer sur cinq élections législatives (1990, 1996, 2001, 2006 et 2011) ; quatre élections locales et sénatoriales (1996, 2002, 2008 et 2013) et quatre élections présidentielles (1993, 1998, 2005 et 2009). Toutes ces consultations ont été entachées de graves irrégularités, débouchant le plus souvent surdes contestations violentes, au cours desquelles des populations ont payé un lourd tribut.

Au terme de l’élection présidentielle de 1993, les contestations qui se sont ensuivies les 21, 22 et 23 février 1994 ont fait officiellement 9 morts à Libreville. En 1998 et surtout en 2005, ce sont toujours les citoyens qui ont payé au prix fort leur engagement politique auprès des leaders de l’Opposition, dont Pierre Mamboundou. Au terme de l’élection présidentielle anticipée de 2009, nous avons encore souvenance de ce que plusieurs compatriotes à Port-Gentil et à Libreville sont tombés sous les balles de milices privées et de mercenaires incorporés dans les forces de défense et de sécurité, pour ne prendre que ces exemples.

C’est une lapalissade, notre pays n’a donc jamais connu d’alternance politique depuis près d’un demi-siècle ; les Bongo Ondimba se succédant au pouvoir de père en fils.Bongo Ondimba Omar, qui est resté à la tête du pays 42 ans durant a même battu le record de longévité jamais atteint dans une autre République. Or, dit-on souvent, il n’y a pas de démocratie sans alternance politique.

La démocratie, au sens étymologique, est l’expression du pouvoir du peuple par le peuple. C’est la liberté de choisir : choisir ses dirigeants ; choisir d’adhérer librement à un parti politique ; mais aussi savoir revendiquer ses droits. De ce point de vue, la responsabilité citoyenne dans la quête de l’alternance politique est une nécessité absolue, sinon une obligation pour tous et pour chacun.

C’est pourquoi, avant de mener ensemble une réflexion dans ce sens, je voudrais vous inviter à être totalement en phase et à vous approprier le thème principal de notre forum-citoyen, formulé autour de « La feuille de route vers l’alternance ».

Pour notre gouverne, il est important de rappeler aux uns et aux autres que le terme citoyen recouvre un certain nombre d’assertions, dont la plus importante est la reconnaissance légale faite aux personnes d’être des membres d’un Etat et d’être considérés du point de vue de leurs devoirs et de leurs droits civils et politiques. Oui, la Constitution de la République nous confère à nous tous les mêmes droits et évidemment aussi les mêmes devoirs envers la Nation.

Considéré comme tel, aucun citoyen n’est supérieur à un autre. Homme ou femme, jeune ou vieux, président de la République ou ouvrier, nous sommes tous égaux devant la Loi. L’arbitraire et autres abus de droit qui ont de plus en plus cours aujourd’hui dans notre pays ne sont que des manifestations d’une dictature de la minorité et d’une négation de l’Etat de droit, auxquelles nous sommes appelés à mettre un terme sans délai.

En effet, depuis l’exécution du coup d’Etat électoral de 2009, les Gabonais ont été enfermés dans un cercle de violence politique et militaire sans précédent et un banditisme administratif, qui les ont presque réduits au silence et à une sorte de résignation ; donnant l’impression aux initiateurs de cette forfaiture d’avoir définitivement arraché au peuple sa dignité et sa souveraineté.

L’annonce du décès le 12 avril dernier d’André Mba Obame, secrétaire exécutif de l’Union Nationale et l’organisation de ses obsèques dans la dignité et le recueillement ont donné l’occasion au peuple gabonais dans toutes ses composantes d’exprimer leur détermination à se libérer des arcanes d’un pouvoir répressif, exercé au sommet de l’Etat par des apatrides sans foi ni loi.

Les enjeux qui se rattachent à l’effectivité de l’alternance démocratique sont à la fois d’ordre externe et interne.

Un bref coup d’œil sur l’Histoire contemporaine des Nations modernes nous a paru nécessaire pour vous faire prendre conscience des enjeux du combat que nous menons.

D’un point de vue exogène, la démocratie libérale, après la chute du mur de Berlin et la déconfiture des démocraties populaires de l’Europe de l’Est, s’est imposée comme le modèle universel de système politique permettant à tous les courants d’opinions de s’exprimer et de s’organiser librement. Le triomphe de la démocratie libérale en tant qu’affirmation du pouvoir du peuple et unique forme légitime d’organisation des sociétés humaines, s’est traduit par un ensemble de règles présentées sous les couleurs de l’État de droit.

En fragilisant les régimes autocratiques, la chute du mur de Berlin a conduit à l’abandon de la conception unanimiste du pouvoir exprimée par la trilogie « une Nation, un État, un Parti » qui s’était érigée en dogme. Á ce symbole important, s’ajoute la volonté politique exprimée par la France de se doter d’une doctrine sur la démocratisation des Etats francophones africains à travers le discours historique du président, François Mitterrand, à La Baule.

Malgré l’espoir suscité par le discours de La Baule, vingt cinq ans après, le Gabon n’a toujours pas connu d’alternance politique.

Pour des jeunes largement confrontés au problème du chômage, seule la consécration du pluralisme politique et la reconnaissance d’un encadrement rigide de la fonction présidentielle, ainsi que la mise en place de mécanismes censés garantir la tenue d’élections libres et transparentes, mode à l’évidence de légitimation politique, permettant d’exiger l’alternance dans la gestion des affaires publiques.

En procédant donc de la compétition électorale entre des forces politiques opposées, l’alternance est devenue une hypothèse et même une perspective qu’il faut envisager, dans la mesure où l’opposition politique, dès lors qu’elle concourt à l’expression du suffrage, se constitue en alternative démocratique. L’alternance démocratique ne saurait se réduire à un simple changement d’homme à la tête de l’État. En effet, la succession d’Omar Bongo par Ali Bongo ne saurait être considéré comme une alternance à partir du moment où c’est le même système qui est toujours établi.

L’observation de la scène politique gabonaise se traduit par la confiscation de tous les pouvoirs d’Etat, hypothéquant ainsi la réalisation de l’alternance démocratique. Par conséquent on peut s’interroger sur la responsabilité des citoyens dans la quête de l’alternance au Gabon ?



Être citoyen, c’est connaitre ses droits et ses devoirs, garantis par la Constitution, qui est la loi fondamentale de la République. 

Pour que le mot alternance ait un sens, il s’agit de lui donner un contenu. C’est bien sûr à nous citoyens qu’il revient de le définir suivant notre propre histoire, notre culture commune et notre imagination créatrice. Toutefois, quelques mesures pourraient ancrer une véritable alternance porteuse de démocratie, notamment la protection des libertés et droits inaliénables.

Pour ce qui est des libertés fondamentales, il y a :

- La liberté d’expression ;

- La liberté d’aller et venir ;

- La liberté d’opinion ;

- La liberté d’association ;

- La liberté de culte.

- liberté d’opinion, de presse et de manifestation sans préalable autre que l’information de l’autorité ;

- Les libertés syndicales

Quant aux droits fondamentaux, nous citons :

- Le droit d’avoir un emploi ;

- Le droit d’avoir un toit ;

- Le droit de choisir librement ses dirigeants, etc.

Faut-il rappeler que le peuple gabonais a déjà pris conscience dans la défense de ses droits et libertés, en exprimant à toutes les élections son rejet du système PDG, en refusant de se plier à la décision inique de la dissolution de l’Union Nationale par le pouvoir dictatorial d’Ali Bongo. En effet, pendant quatre ans, les militants de l’Union Nationale ont refusé de brader leur liberté d’association et réussit à faire plier le pouvoir qui criait sur tous les toits que leur parti ne sera jamais réhabilité. Nous avons obtenu cette victoire grâce à notre détermination, notre opiniâtreté et surtout notre volonté de tracer la voie de l’alternance à travers la défense de nos droits et libertés. Ce peuple a su se mettre aux commandes, en déjouant ensuite toutes les manœuvres orchestrées par le dit pouvoir, lors des obsèques du président élu et secrétaire exécutif de l’Union Nationale, André Mba Obame.

Toutefois, le contrôle de l’élection se révèle encore plus que limité, les citoyens bien que sachant voter, n’arrivent pas encore à défendre leur vote. En effet, le proclamé vainqueur n’est toujours pas celui qui a gagné dans les urnes.

C’est dans ce sens que nous devons identifier dans cette sous-commission, les outils de défense des droits politiques ; indiquer les principaux acquis ainsi que les obstacles entravant la mobilisation du plus grand nombre dans la prise de véritables initiatives citoyennes.

Enfin, il est urgent que l’insoutenable situation sur l’absence d’état-civil d’Ali Bongo convainque tous les citoyens gabonais, jusque et y compris les inconditionnels militants du PDG, que celui-ci n’est plus qualifié à poursuivre son mandat usurpé à la tête du pays, encore moins à se soumettre à nouveau au verdict des suffrages des Gabonais. En clair, il ne doit plus être candidat à l’élection présidentielle de 2016.

En un mot comme en mille, l’alternance politique, pour être une réalité, doit se traduire, dans les faits, en une nécessité absolue. Nous fondons ainsi un espoir certain sur la déclaration de François Hollande faite le 2 décembre 2014, je cite : «Nous apporterons tout le soutien nécessaire aux citoyens des pays dont on empêche l'alternance politique». Fin citation. Et à Robert Hue, ancien secrétaire général du Parti communiste français, pour conclure notre propos: « L'alternance sans les citoyens est vouée à l'échec ». 

Je vous remercie !

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