HOMMAGE Á UN GABONAIS ATYPIQUE : ROLAND DÉSIRÉ ABA’A





Ayant appris que l’état de santé de notre compatriote, Roland Désiré Aba’a, qui poursuit en notre nom à tous, une grève de la faim pour faire cesser la prédation dont est victime la nation gabonaise, avons voulu en cette journée, marquer une pause pour rappeler à nos lecteurs le sacrifice de ce gabonais se voulant « libre » et voulant faire partager à l’ensemble de ses compatriotes cette « liberté ». Le 20 avril 1964, depuis le banc des accusés lors du procès de Rivonia, Nelson Mandela fit une déclaration qui mettait en perspective et clarifiait en toute conscience, le combat qu’il menait, au sein de l’ANC et d’Umkhonto We Sizwe. Sur la voie d’une condamnation qui allait lui faire purger 27 ans de prison, sa déclaration conclue en ces mots : « J’ai défendu l’idéal d’une société démocratique et libre dans laquelle tous les individus vivraient ensemble en harmonie et bénéficieraient de chances égales. C’est un idéal pour lequel j’espère vivre et que j’espère voir se réaliser. Mais c’est un idéal aussi pour lequel, s’il le faut, je suis prêt à mourir ». L’acte qu’est en train de poser notre compatriote Roland Désiré Aba’a nous conduit tout droit à cette déclaration. La vie d’un être est précieuse et fragile. Donc nous mesurons la gravité des conséquences que cette grève de la faim est en train d’avoir sur la santé de notre compatriote et la possible perte de vie qui pourrait s’en suivre. Sur ce point, nous voulons aussi saluer tous les gabonais qui ont par le passé ou le présent mis leur propre organisme sur l’échiquier, quand il fallait revendiquer un Gabon meilleur pour nous tous. Ces gabonais inclus évidemment Mr Mapango et Mr Moubamba.
Sachant que les media d’état gabonais n’analyserons jamais ces actes et gestes de manière profonde et pour éviter que la vérité sur le geste de notre compatriote ne soit comme d’habitude trivialisée, nous voulons ici faire notre propre analyse du geste de Roland Désiré Aba’a et vous en donner lecture.

Pour nous, la souffrance première, c’est à dire la torture originelle subie par notre compatriote, est la situation dans laquelle se trouve son pays. Ce pays qui voit des milliers de familles soumises à des conditions de vie difficiles, simplement parce que des arrangements entre les Bongo et la France exigent un drainage des richesses gabonaises en priorité vers l’économie française et rien ou presque, vers les populations gabonaises. Quand notre compatriote constate que d’après une fondation française, FRAP, les prêts faits au Gabon sont constitués de la manière qui suit : 20 à 25 % pour les commissions ; 12 % vont aux coopérants français ; 60 à 65 % sont alloués à l’achat de biens et services français ; on comprend qu’il éprouve face à cette prédation sauvage, des blessures si profondes dans ses entrailles que la décision de poursuivre une grève de la faim soit un dernier recours à faire entendre raison à ceux qui dirigent aussi le Gabon que la France, pour que cet état de fait cesse et que les gabonais puissent disposer de leur pays comme un peuple libre. Il est donc clair pour nous que la vie de notre compatriote, Roland Désiré Aba’a, se trouve entre les mains des décideurs français et gabonais qui peuvent examiner la situation dans laquelle se trouve se Gabon par rapport à la France et éviter ainsi la perte d’un de nos compatriotes. Même si nous savons qu'il soit peu probable que les gouvernants du Gabon et de la France répondent aux revendications de notre compatriote, nous nous devons de signaler et d’affirmer leurs responsabilités face à la situation que déplore notre compatriote. Pour nous, le mérite de Roland Désiré Aba’a est d’avoir, au plus fort de la dictature au Gabon, défendu le droit de tous les gabonais à aspirer à une vie meilleure et disposer de leur pays dans des circonstances de relations plus équitables avec la France. Notre compatriote a décidé de pas être, comme beaucoup de gabonais malheureusement, réduit au silence par le pouvoir et a porté au vu et au su de tous, ses revendications et ses désirs de liberté pour ce pays que nous professons tous aimer. Nous venons en retour, lui rendre hommage pour tant de bravoure, de courage, d’honneur et de dignité ; oui la dignité, une caractéristique que beaucoup croient rare au Gabon, mais que nous constatons encore présente dans bien des cœurs de compatriotes.

Roland Désiré Aba’a nous apprend que la conscience sociale et politique est importante si nous voulons un jour vivre dans un pays libre. Il nous démontre que nous pouvons changer l’image que les autres ont de nous, en rendant visible ce qui est invisible et la manière dont nous sommes floués et dépossédés de nos richesses et nos droits. Il nous montre comment nous pouvons nous fixer un itinéraire et un but à atteindre et aussi avoir des claires démarcations entre ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas !

Au Moment où nous apprenons que l’état de santé de Roland Désiré Aba’a serait critique, nous sommes d’avis que sa persistance a pour objectif d’éveiller la conscience de tous les gabonais, y compris ceux qui sont effrayés et désinformés. Il essaie de nous souligner la folie de ce que vit notre pays. Il veut nous alerter du péril qui nous menace. Ce compatriote veut que nous mettions fin aux atrocités économiques et sociales qui se déroulaient juste sous notre nez et dont notre pays est victime. Nous devons beaucoup à Roland Désiré Aba’a ; justice sera un jour, faite ! Il faut se battre pour ce qui est juste.

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