LA DIPLOMATIE CONFUSE DES ÉMERGENTS QUI Á NEW-YORK VOTE POUR LA RÉSOLUTION DE L’ONU ATTAQUANT KADHAFI, MAIS Á DOMICILE DEMANDE LE CESSEZ LE FEU



Jeudi dernier, l'ONU votait la résolution 1973 qui ostensiblement selon le libellé de cette résolution, était de stopper la répression par le régime de Kadhafi de la révolte contre ce dernier. Nous pouvons débattre du mérite de cette résolution, là n’est pas l’objet de ce billet. Ce qui nous étonne aujourd’hui est que Lors du vote de l’ONU Jeudi dernier, les pays africains membres non permanents du conseil de sécurité étaient : le Nigéria, l’Afrique du Sud et le Gabon. Et tous ont voté à l’unanimité pour autoriser une coalition internationale, menée par les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, à utiliser la force contre Kadhafi. Mais coup de théâtre, hier au journal de 20h sur la RTG1, le porte parole du ministère des affaires étrangère du Gabon annonçait que le Gabon s’opposait à l’utilisation de la violence contre le régime libyen. M’enfin ! Comme dirait l’autre ; quand le Gabon a voté pour la résolution, il pensait voter pour quoi si ce n’est pour l’utilisation de la force contre Kadhafi ?

1. Le pauvre « Démon du Midi » est obligé de lire des bêtises
C’est Jean Claude Frank Mendome, ancien d’Africa Numéro 1, qui est passé à la télévision proclamer que le gouvernement gabonais s’opposait aux bombardements en cours en Libye qui pourtant trouvaient leur origine dans résolution votée entre autre par ce même Gabon. Notre ami le « Démon du Midi », nous a même fait une tentative d’enveloppement de son outrage dans un argument « solidairement africain », car voyez-vous, la Libye est un pays frère et nous ne pouvons pas accepter qu’on la bombarde. Tiens tiens, mais quand l’armée française avait bombardé et détruit l’aviation ivoirienne, nous n’avons pas le souvenir du moindre communiqué de solidarité avec les ivoiriens émanant du pouvoir gabonais. Peut être que les ivoiriens ont cessé d’être des africains. L’argument de Jean Claude Frank Mendome a comme début et fin, l’Union Africaine qui n’aurait pas été consultée avant les bombardements. Mais quand on sait que c’est Kadhafi qui finance l’Union Africaine dans sa grande majorité, ce qui fait de la Libye le membre le plus influent et principal pilier de l’Union Africaine, on ne peut pas prendre au sérieux la position des émergents. La position gabonaise est encore plus ridicule quand on sait que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avait déjà rejeté toute intervention militaire étrangère en Libye lors d'une réunion le 10 Mars dernier. Donc le pouvoir gabonais connaissait la position de l’Union Africaine quand il a décidé d’appuyer la résolution de l’ONU qui disait être « pour l’utilisation de toutes les mesures nécessaires contre Kadhafi ». Il était clair que le Gabon savait que la force devait être utilisée mais essaie de sauver la face car les libyens ont des investissements considérables au Gabon des Bongo.

2. Les Bongo veulent sauvegarder les apparences en faisant croire à Kadhafi qu’ils sont avec lui
Quand Kadhafi massacraient les manifestants un peu partout en Libye, le Gabon ne disait rien. Il est vrai que les Bongo doivent beaucoup à Kadhafi : C’est Kadhafi qui est à l’origine de la conversion d’Omar Bongo à l’Islam. C’est encore lui qui a financé la construction du lycée technique d’Owendo qui porte le nom d’Omar Bongo. C’est encore lui qui a repris l’Hôtel Okoumé Palace rebaptisé Laico, qui promettait investir sur le site de l’ancien Hôtel Dialogue, qui a repris Africa Numéro 1, qui a investi dans les stations services au Gabon etc. Mais malheur pour les émergents, leur patron la France, a décidé de se débarrasser de Kadhafi, alors il faut que les Bongo suivent, sinon la France se fâche. Il fallait donc que le Gabon vote dans le sens que lui recommandait le France, quitte à venir après se confondre en conjecture devant les cameras de la RTG1. Mais qui regarde la RTG1 dans les grand pays ? Le seul vote qui compte est celui du conseil de sécurité. Et sur ce point, le Gabon a lâché son « frère ». Mais la réalité est que dans l’opinion publique mondiale, Kadhafi est un produit toxique. C’est pourquoi, même ceux qui sont sceptiques concernant l’intervention des occidentaux, veulent voir Kadhafi partir. Pour les Africains, Kadhafi représente ce qu’il y a de plus dépassé dans notre gouvernance, c'est-à-dire l’omnipotence des hommes au delà même de toute proportion raisonnable. Il faut en finir avec ce modèle, c’est pourquoi, à Benghazi, le fief des rebelles, la résolution de l’ONU a été accueillie par des cris de joie. Les africains épris d’un futur sans « pères de la nation » ont également manifesté leur soulagement, un peu partout, suite à la résolution du Conseil de sécurité.

Pour les Bongo, bien qu’ayant voté pour la résolution, la chute de Kadhafi serait très mauvaise, car les investissements venant de Libye vont fondre ; mais surtout qu’un autre patriarche s’écroulera et comme le régime Bongo est un régime sur le même modèle, on imagine l’inconfort des Bongo devant la chute des Kadhafi, car à l’horizon, un autre ami du syndicat des chefs d’état eternel serait tombé.

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