LE GABON S'ÉLOIGNE DE LA RÉPUBLIQUE POUR SE RAPPROCHER DE L'EMPIRE FAMILIAL




Dans "Politique Africaine" No 115 d'Octobre 2009, il est rapporté à la page 40 qu'en 2008, suite á un malaise d'Omar Bongo, il s'en était fallu de peu pour qu'Ali Bongo prêta serment á la hâte, au chevet de son père pour se proclamer président. Pourtant, aucune disposition de la constitution gabonaise ne l'autorisait à entreprendre une telle démarche. Dans "Foccart parle", Tome II, á la page 123, publié en 1997, Jacques Foccart raconte á la première personne, comment "un beau jour de 86-87", Ali Bongo avait été envoyé par son père auprès de Jacques Chirac, alors premier ministre de Mitterrand sous la cohabitation, pour discuter de l'opportunité d'instaurer une monarchie héréditaire au Gabon (que Ngoyo-Moussavou vienne aussi insulter Foccart qui est mort depuis depuis!) Quand on voit ce qui se passe en ce moment avec la modification de la constitution, il est clair qu'Ali Bongo soit en train de mettre en place tous les préalables qui permettront l'effectivité de la monarchie des Bongo dans leur empire qu'est le Gabon.



Une constitution pour un pouvoir Bongo éternel

Dans le contexte de ce que révèle Jacques Foccart, il n'y a aucun doute dans les intentions de Bongo père et fils:

"Un beau jour de 1986 ou 1987, quand je suis au cabinet de Jacques Chirac lors de la première "cohabitation", Ali Bongo, fils du président, me téléphone. Il est à Paris, me dit-il, porteur d'un message de la plus haute importance de son père pour le chef du gouvernement. Il souhaite donner à sa démarche une certaine solennité et il me demande de lui envoyer des motards. J'informe le premier ministre. J'ajoute qu'à mon avis et suivant mes informations, il s'agirait d'instituer une monarchie héréditaire. Chirac éclate de rire. « Enfin nous verrons bien, fait-il. Envoyez-lui des motards ». Ali Bongo arrive à l'hôtel Matignon avec ses motards, accompagné de l'ambassadeur du Gabon. Les deux Gabonais et moi sommes introduits dans le bureau du premier ministre. Après deux ou trois minutes d'échange de civilités, Ali Bongo dit à Chirac qu'il est chargé par son père d'une communication hautement confidentielle qu'il ne peut faire que seul à seul. Chirac l'emmène alors dans un bureau voisin, me laissant avec l'ambassadeur qui, manifestement, ignore de quoi il s'agit. Après l'audience, le premier ministre, à nouveau hilare, me raconte : « Vous aviez raison, Omar Bongo veut bel et bien faire adopter une Constitution monarchique et faire d'Ali son héritier, du moins si j'en crois mon interlocuteur. J'ai eu du mal à garder mon sérieux. J'ai fait part de mes réserves à l'héritier présomptif. Je l'ai chargé de les transmettre à son père et de l'inviter de ma part à prendre le temps de la réflexion avant de confirmer sa décision, à méditer sur l'exemple de Bokassa . Il n'a pas caché qu'il était très déçu ». Déçu : le mot était faible. Mais l'affaire en est restée là. Le président de la République du Gabon est demeuré président ; il ne nous a jamais parlé de ce projet".

Lentement mais sûrement, pourtant, les Bongo sont en train de transformer le pays, notre pays, en leur empire. Les modifications de la constitution gabonaise vont dans ce sens. En premier, la constitution gabonaise dit désormais: "qu'aucune section du peuple, aucun groupe, aucun individu ne peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté nationale, ni entraver le fonctionnement régulier des institutions de la République". Chers lecteurs, cette déclaration retire à tout le monde un droit de regard sur la gestion de l'état, sauf naturellement au "chef de l'état" qui sera Ali Bongo ou un des siens. Donc le peuple n'a plus le droit de manifester au cas où les institutions de l'état feraient des bêtises. Nous n'avons plus le droit de demander le départ d'une Mborantsuo ou que la CENAP soit plus représentative. Toutes ces prérogatives sont désormais du domaine du seul maitre du Gabon, c'est-à-dire Ali Bongo. Ali Bongo peut décider que Mborantsuo soit à la cour constitutionnelle jusqu'à sa mort, et nous n'avons absolument rien à redire. Dans un autre article aménagé pour Ali Bongo, seul le président déciderait si oui ou si non toutes les conditions soient réunies pour la tenue d'élections. En d'autres termes chers lecteurs, si Ali Bongo trouve que le climat électoral risquerait de ne pas lui être favorable, il peut en toute constitutionnalité proroger son mandat indéfiniment. Si vous appelez ça une démocratie, et pensez qu'Ali Bongo s'intéresse à une éventuelle alternance, c'est que vous avez grand besoin d'une transplantation cérébrale.


Avec les récents aménagements de la constitution, Ali Bongo est en train de créer un pays ou absolument tout est aux seuls ordres du pouvoir. Le Gabon va devenir l'empire des Bongo, s'il ne l’est pas déjà. A l’allure où vont les choses, ceux qui pensent qu'Ali Bongo est la pour vous construire plus d’université, plus d’hôpitaux, plus d’industries, plus de services publics, plus d’agriculture…., auront un réveil bien rude. On se demande bien quel gabonais, possedant encore un cerveau en état de marche, pourrait croire aux elans "democratiques" des Bongo.

Comments

  1. N y a t-il personne pour éliminer physiquement tous les Bongos avant que leurs agissements n'entrainent le Gabon vers un véritable cahot?

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  2. Tout ce qu'on leur demande c'est qu'ils nous liberent le pays.

    Charlie

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