UN POINT D’ÉTAPE SANS COMPLAISANCE? MAIS VOUS VOULEZ RIRE!



Bien entendu, à l’occasion des premiers 365 jours de sa « présidence », comme il le fallait et comme tout le monde sauf les plus naïfs des gabonais, s’y attendait, Ali Bongo est venu prononcer un discours formaté de platitudes et de creux clichés, on dirait même un discours surgelé, sur les antennes de la RTG1. Un discours tournant autour du pot et dans lequel avec beaucoup de cynisme, Ali Bongo devient subitement le chantre de l’abolition de l’ethnisme au Gabon, alors que la réalité nous démontre que de nombreux récidivistes de l’ethnisme au Gabon sont des intimes d’Ali Bongo autour de son pouvoir. Nous avons sur notre blog parlé abondamment des déclarations de Guy Nzouba-Ndama, de Rose Rogombé ; nous avons souvent dénoncé les compositions ostensiblement ethniques de certains cabinets ministériels. Alors quand Ali Bongo parle de faire un point d’étape au gabonais, on est loin d’un discours clair, honnête, cohérent et solide. En fait, les gabonais n’ont eu droit qu’à un charabia pseudo bilan d’un programme qui a de plus en plus de mal à être pris au sérieux par les populations.

1. Ali Bongo dit vouloir abattre les murs de l’ethnisme.
OK, on peut à peine résister au ricanement car visiblement, personne dans l’entourage d’Ali Bongo, ne lui a posé la question initiale qui lui aurait fait remarquer que sa garde prétorienne soit quasi mono ethnique, que le premier cercle de pouvoir reste à dominance ethnique et familiale, pour ne citer que ces deux exemples. Alors quand Ali Bongo prononce, le temps d’un discours, son dégoût de la méthode de gouvernance par le truchement ethnique, il oublie que les gabonais ont regardé à la télévision, une audience qu’il accorda aux responsables du groupe français Total, et à laquelle l’autre personne gabonaise présente n’était autre que sa sœur, Pascaline. Alors, quand on se fait dénonciateur, tout en utilisant les recettes prétendument dénoncées, nous ne sommes plus en présence du cynisme dont on nous habitue, mais carrément du banditisme politique.

2. Ali Bongo dit vouloir imposer la culture du résultat.
Encore une fois, l’observateur ne voit pas très bien comment le désossement de la chose public, en cours au Gabon, donnerait les résultats d’efficacités escomptés. Quand Ali Bongo procède à des nominations de plusieurs centaines de personnes en un seul conseil des ministres, il y a lieu de se demander au nom de quelle efficacité pour notre administration ? Car chers lecteurs, des nominations n’importe comment, de personnes n’ayant pas toujours le profil requis, ne peuvent qu’aboutir à une sclérose des services publics, et une démotivation et perversion des agents laissés pour compte. Comment peut-on penser qu’Ali Bongo va pouvoir faire une évaluation bien ciblée, quand on sait tous que les objectifs eux-mêmes sont mal définis. Donc à objectifs mal définis, il va de soit que les résultats ne puissent pas être spécifiques et mesurables. On ne peut apprécier l'efficacité de l'action de chacun que par des critères quantifiables et bien définissables. Sur quelle base va-t-on évaluer les agents de l’état ? Plus important encore, qui sera responsable de mesurer les résultats ? Ali Bongo doit éviter de prononcer des formules dont il ignore la signification.


3. Ali Bongo promet une croissance de 5% au Gabon en 2010.



Ali Bongo énonce des chiffres sans réalités. En effet, quand on consulte les spécialistes, peut d’entre eux prédisent au Gabon une quelconque croissance pour l’année en cour. C’est le cas de l’index économique Mundi (indexmundi.com) qui prévoit que le Gabon aura une croissance « négative » en 2010 de -3% (image ci-dessus). Alors quand Ali Bongo promet 5% de croissance aux gabonais en 2010, on pourrait être dans la fiction. Il est difficile de concevoir une croissance de l’économie gabonaise alors que le secteur bois a été sabordé, que le chômage a augmenté de manière exponentielle.


Au Gabon des Bongo, il a été décidé que malgré la qualité de certains compatriotes qui seraient compétents, désintéressés, et consciencieux, il faillait neanmoins les chasser de l'administration. Il s'en est suivie une une profonde démoralisation de la fonction publique gabonaise. Elle touche la plupart des piliers de l’état que sont les fonctionnaires des hôpitaux, des ministères, sans parler des enseignants, des juges, etc. Les orientations du pouvoir Ali Bongo conduisent à des dérives souvent irréparables, comme nous l’avions vu avec l’affaire des bourses des stages. On nous promet des reformes salvatrices, mais au finish ce sont des milliers de gabonais qui sont lésés. Nous l’avons vu avec la mesure d’interdiction de l’exportation des grumes, et on le voit avec les suppressions de bourses massives. Si c’est ça l’émergence, alors on va se marrer, car ni la réduction des effectifs des ministres, proclamée fort mais très peu effective, ni les promesses d’une future prospérité, malgré la stagnation sinon la baisse du pouvoir d’achat qui frappe les ménages gabonais, ne suffisent à impulser une dynamique de progrès dans le pays. La vérité est là, et elle est impossible à ignorer.

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