FRANCHEMENT MONSIEUR MASSARD ! POUR FINIR, SI NOUS PARLIONS DE CET ENGAGEMENT DÉCENNAL !





Lors de votre passage sur la RTG1, vous et vos partenaires de la commission d’attribution des bourses, avez proclamé que désormais, vous poursuivrez les étudiants qui n’observeraient pas les dispositions qui les lient à l’état par l’engagement décennal. Vous êtes même allé plus loin en disant aussi que tout étudiant qui refuserait VOTRE orientation, n’aurait plus jamais la bourse, car vous suivrez à la loupe ces étudiants. A titre d’exemple, vous avez dit que pour la première fois, vous avez envoyé des étudiants gabonais faire BOULANGERIE en France. Vous êtes fort Monsieur Massard, vous supprimez des bourses de médecine et pharmacie, pour en octroyer en boulangerie. La qualité du pain doit être ce dont les gabonais se plaignent le plus. Vous avez encore poussé la menace plus loin en déclarant discuter avec les autorités françaises pour faire en sorte que la carte de séjour et la bourse gabonaise aillent de pair, ce qui vous permettra de limiter la présence des gabonais non boursiers sur le territoire français. La menace la plus pathétique a été celle qui vous a vu déclarer que tout étudiant passible de participation à une grève aura sa bourse systématiquement supprimée. Mais vous aimez votre boulot « d’homme de main » Monsieur Massard !
A propos de l’engagement décennal, ce document est un accord entre 2 parties, l’état gabonais fournisseur de la bourse et l’étudiant aspirant à cette bourse. Certes, l’étudiant est astreint à réaliser son engagement, Monsieur Massard, mais cet engagement n'est valable que si le support de l’état gabonais a été présent pendant toute la scolarité de l’étudiant. Sur ce point, Monsieur Massard, vous êtes resté silencieux et avez préféré jeter l’opprobre aux étudiants et occulter les devoirs de l’état. Vous avez oublié de préciser que l’engagement décennal est nul et caduque dans les circonstances suivantes :

1. L’état décide d’interrompre son support à l’étudiant avant la fin de la formation pour laquelle la bourse a été attribuée.
2. Le support de l’état est insuffisant et irrégulier, causant des effets adverses à la bonne poursuite des études par l’étudiant.
3. Une fois la formation terminée, l’état ou le pays n’est pas en mesure de fournir à l’étudiant un emploi.


Voyez vous, Monsieur Massard, ce n’est pas que le comportement de l’étudiant qui est susceptible de ne pas respecter l’engagement décennal. L’attitude de l’état face aux besoins de l’étudiant ou du diplômé, est aussi passible d’une rupture de cette obligation. Le principe de la réciprocité dans le respect du contrat veut que dans les circonstances idéales, l’état et l’étudiant respectent leurs échéances. Mais dans le cas des milliers d’étudiants gabonais à qui votre commission vient de supprimer brutalement la bourse, l’engagement décennal de ces étudiants devient totalement nul, dans la mesure où l’état n’a pas respecté ses propres engagements et obligations vis-à-vis de ces étudiants. Par conséquent, ces derniers ne doivent plus rien à l’état gabonais. Il y a aussi le cas où les étudiants soient boursiers, mais cette bourse ne leur soit payée que de manière très irrégulière et avec de grands délais perturbateurs qui forcent souvent les étudiants à avoir une scolarité très accidentée. Dans ces cas aussi l’état ne respecte pas ses engagements donc l’étudiant n’est plus tenu de respecter l’engagement décennal. Il ya enfin l’épineux problème des emplois au Gabon, une fois la formation terminée. On ne va pas tout de même demander à un diplômé de rentrer travailler dans un pays qui ne pourra pas l’employer. Les anciens employés d’Air Gabon, ceux de Gabon Telecom, de l’Octra etc., avaient bien respecté leur engagement décennal. Mais le Gabon n’a pas été en mesure de leur procurer des emplois stables. Alors, qui a rompu le contrat ? Certainement pas les employés gabonais. Et tous ceux qui ont été chassés par le tsunali, ont-ils rompu le contrat ? Non, c’est le Gabon qui n’a pas été en mesure de les employer de manière stable. Ces gabonais sont libres de poursuivre leurs rêves d’emplois hors de nos frontières, sans avoir à craindre d’éventuelles représailles d’un état qui n’arrive pas de toute façon à les employer.

Monsieur Massard, quand vous menacez les étudiants de toutes sortes de vindictes, rassurez vous d’abord que votre pouvoir qui dirige l’état, ne se soit pas au préalable désengagé de ses obligations face aux étudiants. Donc cher monsieur Massard, ne faites pas de l’engagement décennal un instrument de répression envers les étudiants, car souvent, c’est l’état qui en premier se désengage de ses obligations. Si un diplômé gabonais, une fois rentré au Gabon, trouve un environnement où il ne disposera pas de sa liberté, ni du minimum vital pour son travail (manque de bureaux, d’outil informatique, de connexion à l’Internet, de salaire couvrant ses dépenses de famille etc.), il sera difficile à ce diplômé de ne pas regarder ailleurs qu’au Gabon. Croire que c’est l’engagement décennal qui va retenir ces gabonais est un leurre. Les gabonais qui ont choisi l’expatriation, et la choisiront encore, ne peuvent pas être accusés de s’être désolidarisés du destin de leurs pays, et d’avoir manqué au devoir qui était le leur face au pays. Non Monsieur Massard, ils ne peuvent accepter cette accusation, ni de vous, ni de votre commission. Les gabonais veulent participer à la construction d’un pays juste, démocratique et prospère. Si le Gabon ne leur offre pas cet environnement, on ne peut les condamner d’aller vers d’autres horizons plus cléments.

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