UNE RÉPUBLIQUE, PAS UNE MONARCHIE: RÉPONSE Á UN LECTEUR QUI NOUS INTERPELLE ET NOUS DEMANDE D'ÊTRE MOINS CRITIQUE




Nous recevons toutes sortes de messages et nous ne pouvons pas toujours répondre à toutes les questions qui nous sont posées ou à toutes les suggestions qui nous sont faites. Mais nous avons choisi de répondre à un compatriote qui nous interpelle au sujet de notre billet sur Ali Bongo et Eramet. Pourquoi répondons-nous à ce compatriote en particulier? Parce que ce dernier illustre parfaitement le genre de raisonnement qu'ont certains gabonais qui pensent encore que les décisions prises par Ali Bongo, le sont pour le bénéfice des gabonais. Nous répondons à ce compatriote pour le désabuser de cette notion.

Un compatriote s'identifiant sous le nom de Brice nous a écrit ceci:

"Sincèrement, certes nous sommes tous fatigué du PDG et des Bongos. Mais à certain moment, je pense qu'il y'a des choses qui mériterait une critique un peu plus polie, en accordant parfois le bénéfice du doute car même vous à la tête du Gabon, vous ne serez jamais parfait. Vous avez raison qu'Ali Bongo doit consulter les gabonais avant de prendre de tels engagement au nom du Gabon. Mais il aurait été plus juste de reconnaître aussi que si cela est bénéfique pour le Gabon, de tels engagements doivent se multiplier pour sortir notre pays d'une économie de rente qui ne nous mènera nulle part. Parce que l'Afrique est en retard, nous devons faire plus de sacrifices que les autres, parce que nous sommes en retard nous devons être plus sérieux que les autres, parce que nous sommes en retard nous devons faire moins de polémiques stériles."

Notre réponse:

1. A quoi servent les institutions si nous ne nous en servons pas?
Non cher compatriote, nous ne demandons pas la perfection. Nous demandons seulement que les choses se fassent Dans les règles. Si le Gabon est supposé être une république, au sens formel, nous devrions avoir une forme de gouvernance qui soit tout le contraire de la monarchie. Mais comme vous même l'insinuez par votre admission de ras le bol des Bongo, nous sommes loin du compte. Quand on regarde la gestion du Gabon, on s'aperçoit que les traits qui définissent le régime monarchique ne sont pas l’existence d’un roi en tant que tel, mais les principes qui animent et régissent cette gérance. Plus que jamais, le Gabon se calcifie entre ce que nous appelons "un roi" et sa cour « serviles » absolutiste et despotique, et d’autre part le reste de la population qui subi. Ce que nous disons est pourtant simple; pourquoi se donner des institutions comme le sénat, l'assemblée nationale, qui devraient être les réverbères de la nation; si on les outrepasse et on signe tout à huit clos? Ce que nous disons est ceci: si nous sommes tous responsables du remboursement des dettes que contracte Ali Bongo, n'avons nous pas le droit de savoir à quoi et pourquoi sont faits les investissements? Ali Bongo ne peut pas à la fois se réclamer favorable à un régime "ouvert" et "transparent" (les mots sont de lui) et agir en monarque héréditaire. Les actions absolutistes du roi Ali dans presque tous les secteurs de l'économie gabonaise et même de la société gabonaise vont continuer d'empêcher la consolidation d'un esprit républicain et constitutionnel au Gabon. Cher compatriote, si Ali Bongo veut investir les fonds du Gabon à bon escient, il gagnerait à aller devant les parlementaires, comme cela se fait dans toutes les démocraties, expliquer ses projets, se livrer à des échanges questions-réponses qui expliqueraient aux populations le soit disant bien fondé de ses actions. N'oubliez pas que c'est notre argent qu'il engage et non le sien. Nous avons le droit de savoir le pourquoi du comment.

2. Faire confiance à Ali Bongo? Ça jamais.
Cher compatriote, dans notre malheureux pays, il y a une minorité familiale au pouvoir, vous le reconnaissez. Et elle est sans état d'âme, ayant le pouvoir d'imposer le "oui" que la majorité abandonnée et sans moyen de pouvoir dire"non" doit subir. Donc cher compatriote, quand vous nous demandez de laissez le bénéfice du doute à Ali Bongo, nous vous répondons que chat échaudé craint l'eau… Vous êtes sans oublier que la première richesse du Gabon est le pétrole et que cette richesse est contrôlé et géré par un seul homme depuis 30 ans, qui est aussi le père de l'époux de la fille d'Ali Bongo. Si comme vous le dites, Ali Bongo voulait faire sortir le Gabon de l'économie de rente, il commencerait par reformer la gestion du pétrole gabonais. Mais au moment où nous vous écrivons ces lignes, Samuel Dossou-Aworet reste le mandataire exclusif de la part de pétrole de l'Etat gabonais. Cher compatriote, quand on veut qu'un pays se développe, on n'a pas ce genre de pratiques opaques. Si vous préférez faire du oui-ouisme en attendant qu'Ali Bongo vous mènent vers "l'émergence", nous sur ce blog choisissons la dénonciation de ce qui nous apparait comme la spoliation de nos biens et ressources collectives au profit d'une famille.

Cher compatriote, votre déception risque d'être à la hauteur de vos attentes à un progrès du Gabon sous Ali Bongo. Les milliards qui sont en train de sortir, vous ne les reverrez jamais. Ces gens sont là pour piller, ils le démontrent depuis 42 ans. Nous espérons que vous continuerez à nous lire et que petit à petit, la lumière apparaitra peut être au bout du tunnel.

Bien à vous

Comments

  1. Simplement je me pose souvent la question sur la sincérité des critiques qui sont faites. Critique pour critiquer ou critique parceque sincèrement on veut d'un Gabon meilleur, quand on sait que Beaucoup pendant des décennies au gré de leurs intérêts se complaisaient dans les pratiques qu'ils dénoncent aujourd'hui. Est-ce aujourd'hui que l'argent du Gabon a commencé à etre détourné par les Bongos, ou les élections truquées. A l'exemple d'AMO qui à sa première candidature à Medouneu, s'est vu proposer les services de la machine à tripatouillage du PDG. Il a reconnu l'existence de ces pratiques mais qu'est ce qu'il a fait pour contrer ces pratiques qui n'ont fait que retarder notre pays. Pourquoi avoir attendu le moment pour eux de réliser chacun leur rêve de remplacer Bongos leur père pour dénoncer ces choses? A travers l'histoire, on trouve des hommes qui ont galvanisé les foules à travers leurs discours de libération mais une fois aux commandes se sont révélés des vrais tirants. Que faut-il penser des hommes qui dans leur passé ont déjà fait allégence au mal? Je reste convaincu que de ceux qui veulent libérer le Gabon aujourd'hui et dont certains ont participé à la tyranie du PDG, il peut sortir des hommes pires que les Bongos, d'où l'importance de discerner tous ces discours passionnés. Je fait peut être plus d'allégence aux Bongos qu'il n'en faut mais ne nous enfermer pas aussi dans une passion aveugle. Après tout il y'a des accusations qu'on aurait bien du mal à prouvé même si nous restons persuadé de leur véracité au vu des observations que nous faisons l'état de notre pays. Je demande simplement d'être un peu moins passionné et plus objectif.

    ReplyDelete
  2. Sans évidemment le partager, nous respectons votre point de vue. Néanmoins, permettez nous d’ajoutez qu’un pays n’est pas simplement une juxtaposition d’individus. Le Gabon ne se résume pas aux querelles ou mésententes entre les hommes (ou femmes). On ne peut pas dire, comme vous le faites malheureusement, que le déluge risque d’arriver si changement il y a ; pour la simple raison que ce changement représenterait l’incertitude. Nous nous inscrivons en faux face à cette logique. Il faut justement banaliser le pouvoir au Gabon, en n’en faisant quelque chose d’accessible à tous les gabonais. C’est la seule manière de progresser. On nous avait promis le chaos en Afrique du Sud avec l’arrivée des noirs au pouvoir, aujourd’hui, ils ont eu 3 présidents démocratiquement élus en 20 ans (sans avoirs une belle mère à la cour constitutionnelle), soit la moitié du régime Bongo père. Les jeunes Sud-Africains savent que dans 6 ans, Zuma partira et un autre viendra. C’est ça le progrès. Si nous ne nous débarrassons pas de ce carcan bongoïste qui nous enferme dans la même routine, cher compatriote, le chaos que vous voulez éviter en gardant les mêmes au pouvoir, se produira inévitablement car les gens n’en peuvent plus. Nous sommes des passionnés, car le contraire de la passion est la léthargie, c’est parce que les circonstances du pays ne nous permettent pas une autre démarche.

    Bien à vous.

    ReplyDelete
  3. MON SOUHAIT EST QUE DANS L'UN OU L'ACR SORTE UN LEADER ET INTEGRE CAPABLE DE RASSEMBLES TOUS LES PARTISANS DU CHANGEMENT POUR 2016, IL SUFFIT JUSTE QUE LES AUTRES LE POUSSE A L'ESTRADE ET LE SOUTIENNE AVEC TOUS LEURS MOYENS SI C'EST UN CHANGEMENT VÉRITABLE QU'IL VEULENT. LES ANCIENS PEDEGISTES DOIVENT COMPRENDRE QU'ILS AURONT DU MAL A RASSEMBLER TOUS LES PARTISANS DU CHANGEMENT, AVEC LEUR Passé. BEAUCOUP COMME MOI NE SONT PAS PRÊTS D'OUBLIER. PPM, IL FAIT CE QU'IL A PU, SA FORCE N'EST PLUS LA MêME. POUR MOI IL N'Y A PAS DE CHANGEMENT SI IL SI IL S'AGIT DES ANCIENS PDGISTES QUI DOIVENT REVENIR AU POUVOIR, MêME AVEC LEUR NOUVEAU PARTI. C'EST BIEN LA PASSION, SEULEMENT BIEN QUE CONTRAIRE DE LA LÉTHARGIE,ELLE PEUT AUSSI AVEUGLER ET PRODUIRE LE CONTRAIRE DE CE QUE L'ON DÉSIRE.

    ReplyDelete

Post a Comment

Popular posts from this blog

GAGAN GUPTA’S MASTERFUL TRICK! LA MAGISTRALE ENTOURLOUPE DE GAGAN GUPTA !