LA MORT DES EXPLOITANTS FORESTIERS GABONAIS



A la veille de la date consacrant l’interdiction d’exportation des grumes du Gabon, les petits exploitants gabonais sont dans le désarroi le plus total, car ils devront presque tous déposer leur bilan et arrêter les activités pour lesquelles ils se sont sacrifiés pendant souvent toute une vie.

1. Pourquoi tuer l’un des rares secteurs industriels dans lequel des nationaux s’en sortent
La folie de la nouvelle réglementation d’Ali Bongo, est qu’elle pénalise de manière frontale et indifférenciée les petits exploitants gabonais, qui n’ont souvent que des moyens légers et leur force de travail pour se faire un espace dans le monde rude de la foresterie. Mais quand Ali Bongo parle « d’émergence » en mangeant du foie gras, avec ses conseillers Français, il est loin de se soucier de ces petits exploitants gabonais. Entre 2 verres de La Veuve Clicquot millésimée, ces gens décident comme ça d’exiger que tous les exploitants transforment sur place leur bois. Mais dans le vrai monde, des vrais gabonais qui travaillent et gagnent leur vie à la sueur de leur front, le collectif des petits exploitants gabonais est monté au créneau aujourd’hui pour dénoncer la débilité de cette mesure qui va les forcer à abandonner leurs activités. Leur porte parole, Monsieur Gaston Dibanganga, a clairement et simplement expliqué que leur demander de créer des usines est une pure folie car ils n’en ont pas les moyens. Une usine de transformation coûte des milliards car les équipements sont onéreux. Sans mesures d’accompagnements, les exploitants nationaux autonomes sont condamnés à mourir. C’est peut être la volonté du pouvoir, d’étouffer encore un peu plus l’entreprenariat des nationaux et favoriser les gros industriel français qui vont certainement mettre sur pieds quelques usines alibis pour s’accaparer de toutes les exploitations vu que les chinois et gabonais auraient été décimés. Ali Bongo justifie cette interdiction d’exportation, en arguant que cette mesure va stimuler l’industrialisation. Mais la réalité qui se dessine est qu’elle va tuer le petit exploitant gabonais qui est autonome et va favoriser ses amis Français qui ont les moyens de mettre une ou deux usines au Gabon. Les chinois aussi vont quitter le secteur, car leur intention n’est pas de construire des usines au Gabon. C’est le Gabon qui doit construire des usines au Gabon. Dans l’ensemble, cette restriction causera des pertes énormes d’emplois. Ces pertes risquent de se chiffrer en milliers d’emplois. Aujourd’hui, la foresterie emploie 20000 gabonais et c’est un secteur où les expatriés africains ne s’hasardent pas trop car la vie en forêt ne leur est peut être pas commode. Avec cette mesure, certains spécialistes parlent d’une possible perte de 50% de ces emplois c'est-à-dire 10000. Quel est le secteur économique au Gabon capable d’absorber 10000 emplois aujourd’hui ? Combien d’emplois les usines de transformations qui n’existent d’ailleurs pas, se proposent de créer ? Quand on voit les exploitants Gabonais œuvrer dur, avec leur tronçonneuses, et leurs 4x4 bâchées pour transporter les grumes, car les grumiers sont trop chers pour eux (voir photos ci-dessous), on se demande vraiment quelle malédiction s’est abattue sur le Gabon pour mériter la famille Bongo. Traiter tous les exploitants de manière identique, sans tenir compte de leur capacité à survivre à cette mesure, aura une conséquence dévastatrice pour les foyers gabonais qui vivent de la filière bois.



2. Pourquoi exiger au secteur forestier ce qu’on n’exige pas au pétrolier ou au minier
Total-Elf exploite et exporte le pétrole extrait du sol gabonais depuis plus de 50 ans. Pourtant, Ali Bongo n’a pas exigé que les pétroliers transforment ne serait-ce que 1% du brut qu’ils exportent, sur le territoire nationale du Gabon. Pourquoi cette omission ? Parce que les patrons d’Ali Bongo, pour qui le pétrole va directement à la stimulation de l’économie Française, n’auraient jamais accepté une telle proposition. N’oublions pas que Total est la première entreprise Française. On peut s’amuser avec le bois, mais pas avec le pétrole. Pourtant, le pétrole plus que le bois, générerait de nombreux produits de transformation susceptible de conduire Ali Bongo vers son fameux «Gabon industriel». En effet, du chewing-gum aux baskets, du rouge à lèvres aux sacs jetables, des peintures aux CD et DVD et parfums, le pétrole imprègne complètement la vie quotidienne. Imaginez le nombre d’usines qui pourraient être construites au Gabon si Ali Bongo auraient exigé que 10% du pétrole extrait du sol gabonais soit transformé sur place. Mais nous savons qu’une telle mesure n’aurait jamais été suggérée car ses patrons ne le lui auraient jamais permis. De la même façon, Ali Bongo n’aurait jamais demandé à ce que le manganèse ou l’uranium gabonais soit transformé sur place. Mais le seul secteur qui emploi un grand nombre de gabonais, et dans lequel les nationaux peuvent tenter leur chance, se voit condamné par la bêtise des bongoïstes. Qui nous délivrera donc de ce mal ?

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